Présentation

Pour le sociologue Vincent Kaufmann (La mobilité comme capital ? Vincent Kaufmann, Presses de l’Université Saint-Louis, 2004, https://books.openedition.org/pusl/11205?lang=fr) « Un acteur « libre » ne se déplace pas nécessairement vite et loin », « Un acteur n’est pas nécessairement plus mobile parce qu’il se déplace vite et loin ».

En partant des critiques du sociologue, sur les acceptations modernes et valorisantes des mobilités rapides et spatialement lointaines (Vidéo qui synthétise ses concepts, http://fr.forumviesmobiles.org/video/2016/06/07/mobilite-motilite-quest-ce-qui-conditionne-notre-capacite-nous-deplacer-3259), l’itinérance notamment ici dans une proximité spatiale et une temporalité lente, dans le Vercors avec des ânes est au cœur des mobilités et notamment des mobilités de loisir.

Cette itinérance est proche pour les Rhônalpins, facile d’accès, elle a un coût limité. Elle construit une liberté de marcher sur un circuit plus ou moins court, accessible à tous puisque demandant des compétences physiques et sportives limitées (les ânes portent les bagages et la nourriture). Enfin elle permet de se retrouver dans la nature et de (re)découvrir le groupe (notamment les enfants, les amis, le couple) grâce à l’animal qui soude celui-ci et le contraint dans ses déplacements, son rythme, ses limites, sa fantaisie. L’itinérance avec des ânes n’est pas « qu’un franchissement de l’espace » mais rend possible la découverte, l’émerveillement dans le local, le lien aux autres, à l’animal, à la nature. Il permet d’abandonner son rôle social, de réduire la distance et d’augmenter le temps entre les individus qui deviennent des pairs.

Balade, itinérance avec un âne

Expérience

Marcher avec des ânes bâtés, l’association Rando d’âne (http://www.randodaneduvercors.com/) propose de ralentir et ressentir la nature proche différemment.

Les ânes transportent les sacs pour une randonnée de quelques heures ou quelques jours. Ils permettent de randonner léger, en famille, avec des enfants notamment.

L’itinérance dans le Vercors, après une petite formation (préparation, soin, apprentissage de la marche avec un âne) permet de créer un lien singulier avec l’animal et de voir le chemin de moyenne montagne différemment. Cette balade/itinérance lente, en s’occupant d’un âne (seuls ou accompagnés) construit un groupe et des liens à la nature différents de la randonnée « classique ». Le chemin est parcouru selon le passage et le caractère « paisible et coquin » de l’âne bâté, qui a un rythme, des arrêts autres que les nôtres.

La liberté dans la lenteur et la proximité.

Aller plus loin

Thèse : Vers un après-tourisme ? La figure de l’itinérance récréative pour repenser le tourisme de montagne. Etudes des pratiques et de l’expérience de l’association Grande Traversée des Alpes. Libera Berthelot, 2006, Université de Grenoble. p 30 et 92.
https://tel.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/759224/filename/These_Lberthelot_CNU.pdf

Article scientifique :
La mobilité comme capital ? Vincent Kaufmann, Presses de l’Université Saint-Louis, 2004.
https://books.openedition.org/pusl/11205?lang=fr

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